Lundi, une réunion entre le directeur général France-Allemagne de Malteurop et le représentant syndical de l’entreprise s’est soldée par une série de promesses sur l’avenir des salariés et de l’entreprise. Aujourd’hui, avec les négociations salariales annuelles, un « geste » pourrait être fait pour calmer le climat social. Jeudi, un ultime entretien avec l’ARACT (agence régionale pour l’amélioration des conditions de travail) aura également pour but de « renouer les liens du dialogue social et de la confiance partagée »… C’est dans une ambiance relativement électrique que se poursuit la crise au sein de Malteurop avec en toile de fond des craintes pour l’avenir de cette société et des emplois « en France », selon nos informations. Malteurop est le troisième malteur européen. Son principal actionnaire est la coopérative Champagne-Céréales, dont il constitue une des filliales. Malteurop France emploie aujourd’hui 156 salariés. Début 2006, la malterie de Reims fermait ses portes, entraînant la suppression d’une quarantaine d’emplois. A l’époque, la direction affirmait que ce plan de relance et de restructuration n’affecterait ni les autres malteries françaises du groupe, ni les filiales étrangères.

Fin 2006, après les rachats de Sachsenmalz et de Baltic Malt, Malteurop affichait une capacité de 1,2 million de tonnes produites sur 15 sites situés dans 6 pays (France, Allemagne, Espagne, Pologne, Ukraine et Chine). Avec la crise de la malterie mondiale et une récolte marquée par des conditions climatiques pénalisant à la fois les rendements et la qualité, le dernier exercice de Champagne Céréales a été marqué par la décroissance. Malteurop démarrait l’année 2007 en situation délicate, l’obligeant notamment à améliorer ses performances sur un marché mondial sans croissance. Pour cela, le groupe a choisit de placer ses investissements français dans les biocarburants, avec une présence significative dans les projets Cristanol à Bazancourt dans la Marne (bioéthanol) et Le Mériot dans l’Aube (biodiesel). Malteurop a également fait construire près de Verdun, avec l’anglais Ineos , une unité de production de 200 000 tonnes de biodiesel par an. Sur la seule filière des biocarburants, il a ainsi mobilisé près de 450 M€ d’investissement.